Mercredi 10 septembre, la France vivait le mouvement « Bloquons Tout ». Des routes, magasins, établissements publics et scolaires étaient concernés dans toute la France. C’était le cas du lycée Paul Louis Courier de Tours (37). Les lycéens, rejoints par les lycéens du lycée Balzac, ont entrepris de bloquer l’accès à leur lycée, à l’aide de barricades, en déplaçant des poubelles. Les journaux et le député de Tours présents sur place décrivaient un blocage joyeux et pacifique, sous la surveillance de la police.
Jeudi 11 septembre, les lycéens décident de poursuivre le blocage de leur lycée, dans la continuité du mouvement national du 10 septembre. Ces lycéens étaient exaspérés. Exaspérés par des années de crises économiques, politiques et sociales qui ne vont qu’en s’aggravant. Exaspérés par une série de Premiers Ministres qui ne sont pas issus de la majorité parlementaire et qui ne font donc pas avancer la situation nationale. Exaspérés par un Président en plein déni démocratique qui nomme pour la troisième fois un Premier Ministre de son camp. Exaspérés par un Président qui n’a que faire des révoltes de la rue.
Ces lycéens ont souhaité se faire entendre, montrer leur indignation face à la situation. Ils ont donc empêché l’accès à leur lycée, de manière pacifique. Les témoignages et images de la matinée ne démontrent aucune agressivité ou violence.
C’était le deuxième jour de blocage, un jour de trop pour les autorités.
Dans la matinée, les forces de l’ordre se rendent sur place, et, après seulement une sommation de se disperser, ils chargent la centaine de lycéens présents devant le lycée.
Les témoignages signalent un usage largement disproportionné de la force alors que les élèves ne présentaient aucun signe de violences. Des adolescents ont été frappés à coups de matraque, alors qu’ils étaient au sol et qu’il demandaient aux policiers d’arrêter. Plusieurs élèves se sont présentés aux urgences avec de nombreux bleus, certains le visage en sang.
Le maire de la ville Emmanuel Denis a assuré qu’il aurait une conversation avec le préfet quant à l’usage de la force dans cette situation.
A travers cette répression musclée d’une manifestation pacifique, l’État véhicule un message de peur.
Si des adolescents souhaitant faire entendre leur voix ne récoltent que des coups de matraque, quel est le prochain pas ? Combien de coups de matraque pour nous faire écouter ? Combien de jeunes seront frappés, blessés, avant que l’on ne se décide à ouvrir les yeux ?
Ravion Emilien
Sources :
-Charles Fournier – député de Tours