LA FIERTÉ EN MUSIQUE
Lady Gaga, Calogero, Village People, Queen, Katy Perry, Elton John, Angèle, Eddy de Pretto, Talyor Swift, Mayley Cyrus, et bien sûr l’incontournable Mylène Farmer. Ces artistes, parmi de nombreux autres, font partie des soutiens musicaux de la lutte pour les droits LGBT+.
En effet, la musique a toujours été un moyen très utile et très utilisé pour transmettre des messages sociaux ou politiques. La cause LGBT+ est un thème qui a inspiré beaucoup d’artistes, nous offrant un grand nombre de musiques prônant la tolérance, la diversité, et évidemment l’Amour.
Les artistes cités précédemment sont des artistes ayant écrit des chansons de soutien à la lutte LGBT - Calogero par exemple – et faisant partie de cette même communauté pour certains - on peut aisément citer Freddie Mercury de Queen, Elton John ou Angèle .
Une chanson en particulier est depuis longtemps (depuis sa sortie en 1978 en fait) considérée comme l’hymne homosexuel par excellence : YMCA du groupe Village People.Cette chanson a une histoire assez particulière que je vous propose de découvrir.
D’abord, il faut savoir que le groupe Village People est assez hétéroclite. Le groupe est originaire de Greenwich Village – quartier surnommé « The Village » par les New-Yorkais et à l’origine du nom du groupe – qui est un quartier comptant une forte communauté gay, et plusieurs membres du groupe étaient d’ailleurs ouvertement homosexuels (chose rare dans les années 70 alors que l’homosexualité était encore punie par la loi dans de très nombreux endroits). La musique est une référence directe à la Young Men’s Christian Association (Y.M.C.A.). Cette association chrétienne présente dans de nombreux pays du monde permettait notamment l’accueil et l’hébergement des jeunes hommes (chrétiens, évidemment) et leur proposait des activités sociales, culturelles ou encore sportives. Au cours du XXe siècle, les YMCA deviennent un lieu de rencontre pour les jeunes hommes homosexuels ou bisexuels. L’homosexualité étant sévèrement prohibée par l’Église Catholique (et c’était bien pire à l’époque qu’aujourd’hui), les YMCA réagissent aux accusations qui leur sont faites de laisser de jeunes hommes avoir des relations homosexuelles par des mesures excluant plus fermement toute personne suspectée d’homosexualité. Cela repoussa de nombreuses personnes qui appréciaient particulièrement la « tolérance » des YMCA à ce sujet (cela reste la tolérance de 1970, on est loin des drapeaux arc-en-ciel brandis aux fenêtres). Malgré leurs mesures, les YMCA restent un lieu de rencontre privilégié pour les hommes en recherche d’aventures sexuelles.
Revenons à la musique. La chanson YMCA sort en 1978, et est immédiatement comprise comme un hymne homosexuel par la communauté gay. En effet, les paroles de la chansons laissent comprendre de nombreux sous-entendus : « You can stay there, and I’m sure you will find / many ways to have a good time » (« tu peux aller là-bas, et je suis sûr que tu trouveras de nombreuses façons de passer un bon moment ») ; « They have everything for young men to enjoy » (Ils ont tout pour que les jeunes hommes s’amusent ») ou encore « What do you want to be / I said young men, you can make real your dreams » (« Qu’est-ce que tu veux être ? / J’ai dit jeune homme, tu peux réaliser tes rêves »). A une époque ou l’homosexualité n’était pas acceptée par la société, la réputation qu’avait la Young Men’s Christian Association d’être un lieu de refuge ou les jeunes hommes gay pouvaient être en sécurité et vivre (un tout petit peu plus facilement) leur sexualité a très vite mené à l’interprétation qu’on lui connaît : une chanson de soutien à la communauté homosexuelle.
En 2020 et 2024, le candidat américain Donald Trump utilise la chanson (naturellement sans payer aucun droit) lors de ses meetings de campagne, et la fait même chanter à sa cérémonie d’investiture par les Village People. Alors que le groupe nie aujourd’hui la portée gay de ce morceau, qui s’est pourtant imposé comme hymne mondial de l’homosexualité depuis plus de 45 ans, ils ont accepté de jouer pour la cérémonie d’investiture de D. Trump alors que celui-ci est fermement contre la communauté LGBT+, appelant à ne pas politiser la musique.
Nous ne pouvons maintenant qu’inciter à ne pas laisser le président américain s’emparer de cette musique, alors que ses mesures marquent un retour en arrière inquiétant pour les droits LGBT. Avant d’être la chanson de Donald Trump, cette musique est et doit rester un hymne mondial, une musique pour laquelle tout le monde tend l’oreille dès les premières notes, une musique aux paroles et à la chorégraphie iconiques.
Ravion Emilien
Quelques articles intéressants si vous souhaitez approfondir le sujet :
https://www.bbc.com/culture/article/20250115-how-ymca-became-donald-trumps-unlikely-anthem
Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Village_People
https://fr.wikipedia.org/wiki/Young_Men%27s_Christian_Association