On en est où aujourd'hui ?
Alors, on a parlé d’Histoire, de la lutte pour les droits LGBT+ dans les pays occidentaux, mais où en est-on maintenant ?
Aujourd’hui, l’homosexualité est encore punie par la loi dans 69 pays du monde. Elle est passible de la peine de mort dans onze d’entre eux.
Aujourd’hui, plus d’un pays sur trois réprime l’homosexualité. Dans plus d’un tiers des pays, deux personnes peuvent être punies, ne pas avoir les mêmes droits que les autres, pour avoir commis un crime ignoble : aimer. Dans certains, la loi ne s’oppose pas explicitement aux droits LGBT, mais elle ne les favorise pas non plus. Dans de nombreux autres pays, la loi mentionne des actes « indécents », « immoraux », « contre-nature ». Dans d’autres, le terme de crime est présent dans la loi. Pour ceux qui ont la gentillesse de ne pas exécuter les homosexuels, d’autres sanctions existent : les personnes LGBT+ peuvent être discriminées à l’embauche, avoir un accès plus difficile aux soins, à l’éducation… et tout cela est permis par la loi. Mais cela s’arrête rarement là, les relations homosexuelles peuvent mener à des « thérapies de conversion » (des programmes les forçant à « redevenir » hétérosexuels ), ou plus simplement des coups de fouet, de la prison, parfois à perpétuité.
Dans les deux tiers des pays du monde, l’homosexualité n’est pas punie par la loi. L’intégralité des pays de l’Union Européenne autorise l’homosexualité, ainsi que les autres pays européens. La quasi totalité de l’Amérique tolère également l’homosexualité, ainsi qu’une partie de l’Asie. Tous n’ont pas adopté le mariage homosexuel.
La France se situe à peu près au même niveau que le reste de l’Europe : l’homosexualité est dépénalisée depuis 1982 (combat mené par Robert Badinter !), le mariage pour tous a été adopté en 2013, et toute forme de discrimination homophobe est punie par la loi. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a quant à elle retiré l’homosexualité de la liste des maladies mentales en 1990, démarche suivie par la France en 1992 (oui jusqu’en 1990, être homosexuel était considéré comme une maladie mentale).
Malgré ces avancées notables des dernières décennies, les droits homosexuels en France (comme ailleurs) sont toujours menacés par une homophobie encore fortement présente. Les partis politiques d’extrême droite s’opposent encore aujourd’hui à l’ouverture de droits LGBT+, Le parti Reconquête (Eric Zemmour) souhaite mettre fin à la « propagande woke et à l’activisme LGBT » pour « [protéger] nos enfants ». Le Rassemblement National, quant à lui, s’est toujours opposé et s’oppose toujours à l’ouverture de nouveaux droits pour les LGBT+.
Il y en a un peu plus je vous le mets quand même ? Bruno Retailleau (ministre de l’intérieur), Annie Genevard (ministre de l’Agriculture), Gérald Darmanin (ministre de la justice), Sébastien Lecornu ministre des armées), Catherine Vautrin (ministre de la santé), ces ministres ont voté contre le Mariage Pour Tous en 2013 ou contre la PMA pour toutes les femmes. Bruno Retailleau a également voté contre l’interdiction des thérapies de conversion. La France et le reste de l’Europe sont généralement des pays acceptant l’homosexualité, bien que de nombreux membres de gouvernement tiennent des propos ouvertement homophobes.
Mais laissons l’Europe et voyageons outre-Atlantique. Le président américain Donald Trump a annoncé vouloir mettre fin au « délire LGBT », réinstaurant le fait qu’il n’y ait « que deux genres : homme et femme ». Ces propos s’accompagnent de mesures réduisant nettement le soutien de l’État américain à la communauté LGBT+. Le grand combat de Donald Trump est en effet la lutte contre le wokisme, terme qu’il associe à la décadence, à l’immoralité. En bref, il accuse de « woke » tout ce qui ne s’aligne pas sur sa vision du monde et qu’il considère comme trop à gauche. Je vous redonne la définition du wokisme : « Courant de pensée d’origine américaine qui dénonce les injustices et discriminations ».
Pour Donald Trump et l’extrême droite mondiale, le grand danger aujourd’hui c’est l’immigration, et le fait que l’on lutte contre les injustices et les discriminations. Le fait que les Etats-Unis, pays où est née la lutte pour les droits LGBT+, marquent un retour en arrière si flagrant est inquiétant, d’autant plus que d’autres pays comme la Hongrie adoptent aussi des lois anti-LGBT, écrasant ainsi des décennies de lutte et de progrès.
Malgré des décennies de lutte, les droits LGBT+ sont absents pour encore plus d’un tiers des pays du monde. Les droits LGBT+ difficilement acquis à travers le monde ont encore du chemin à faire, et sont continuellement menacés par la montée en puissance de l’extrême droite.
Il faut rappeler que l’homophobie est encore présente en France, mais qu’elle est punie par la loi. Les agressions homophobes sont bien réelles. La discrimination constante est bien réelle. La peur et la souffrance des gays, lesbiennes, bis ou trans qui n’osent pas embrasser la personne qu’ils aiment en public est bien réelle. Mais nous avons la chance de vivre dans un pays où la loi est avec nous, un pays où la loi vous permet de choisir avec qui vous voulez vivre, un pays ou vous n’êtes pas seul.
En cas de propos, discrimination, agression homophobe, sur vous ou quelqu’un d’autre, il faut en parler. Vous pouvez en parler à n’importe quel adulte, à l’équipe pHARe du lycée, à des associations, à vos parents, aux infirmières du lycée… Tout propos, toute discrimination homophobe est punie par la loi ; aimer n’est pas un crime.
Ravion Emilien
Liens utiles :
https://www.sos-homophobie.org/
https://www.planning-familial.org/fr/taxonomy/term/192
https://e-enfance.org/besoin-daide/
Sources :
https://fr.statista.com/infographie/30849/pays-dans-lesquels-homosexualite-est-un-crime/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Droits_LGBT_dans_l%27Union_europ%C3%A9enne
https://fr.wikipedia.org/wiki/Droits_LGBT
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/repliques/qu-est-ce-que-le-wokisme-3619967